Demain
dès l'aube...
Demain,
dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai.
Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la
forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis
demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les
yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir
au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul inconnu, le
dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le
jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai
ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au
loin descendant vers Harfleur,
Et quand
j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un
bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.D
VICTOR HUGO, Poème à sa
fille Léopoldine (1856)
Mañana, al alba...
Mañana, al alba, cuando clarea la campaña,
Partiré. Lo ves, sé que me esperas.
Iré por el bosque, iré por la montaña.
Ya no puedo vivir lejos de ti mucho tiempo.
Caminaré con los ojos firmes en mis pensamientos,
Sin ver nada más, sin escuchar ningún ruido,
Solo desconocido, el dorso encorvado, las manos
cruzadas,
Triste, y el día será para mi como la noche.
No miraré ni el oro de la tarde que cae,
Ni las velas a lo lejos descendiendo hacia Harfleur,
Y cuando llegue, pondré sobre la tumba
Un ramo de acebo verde y de brezo en flor.
VICTOR HUGO, poema a su hija
Léopoldine (1856)
Traduit du français en espagnol par Victor
Omar Alvarado Rosas.
Aude 5°G